La flûte à bec - ou plutôt les flûtes à bec - sont des instruments à vent de la famille des bois. Les plus anciennes remontent à la préhistoire. On les trouve sous des formes différentes sur tous les continents. Fabriquées en os, en roseau, en corne, elles ont ensuite été tournées dans des bois pleins, buis ou fruitiers, puis des bois exotiques comme le palissandre, l'ébène. On trouve également des instruments en ivoire à la période baroque. Le son est produit lorsque l'air soufflé dans un conduit rencontre le biseau. Il est articulé avec la langue, donnant toute son expressivité à l'instrument.

En Europe, la flûte à bec est présente dans l'iconographie médiévale sous la forme d'un instrument cylindrique doté de neuf trous : un à l'arrière et sept sur le devant, le septième étant double de manière à pouvoir être fermé par l'auriculaire droit ou gauche. Le trou inutilisé était alors bouché avec de la cire. 

À partir de la Renaissance, on commence à trouver des instruments de tailles différentes, permettant, lorsqu'on les réunit en ensembles (appelés consorts en Angleterre) de jouer un répertoire polyphonique varié utilisant un grand ambitus.

 

À la période baroque, l'instrument se développe vers un répertoire soliste. Il se démonte en trois parties, permettant une perce intérieure plus complexe qui augmente l'ambitus. Il acquiert une grande popularité, en particulier dans les cercles amateurs. La mobilité du pied de l'instrument, qui peut être tourné à la demande, permet de supprimer le trou double. Un grand nombre de pièces sont écrites à cette période pour la flûte à bec, comme soliste avec un orchestre, en sonates accompagnées d'un clavecin, d'une viole de gambe, d'un basson ou d'un théorbe, ou en duos. 

À la fin du Baroque, la flûte à bec coexiste avec la flûte traversière naissante (le traverso) et des facteurs d'instruments développent la flûte de voix qui a la même tessiture que le traverso baroque.

2 videos pour en savoir plus : Flûte à bec et Traverso (1) - Flûte à bec et Traverso (2)

La flûte à bec disparaît à l'époque classique, supplantée par la flûte traversière, qui se dotant de clés gagne en puissance et en ambitus et peut jouer au sein d'orchestres plus sonores. Elle perdure cependant sous la forme du flageolet, pourvu de clés et d'un nombre plus réduit de trous, joué surtout dans la musique de bal et la musique militaire. Elle jouit d'un regain d'intérêt au XXème siècle, en lien avec la redécouverte de la musique de la Renaissance puis de la période baroque. Elle est alors déclinée en plusieurs tailles, de la soprano à la contrebasse. De nombreux compositeurs contemporains s'intéressent à la flûte à bec et composent pour elle.