En savoir plus sur les oeuvres interprétées par l'Ensemble de Musique Baroque Da Camera Imprimer

 

1/ PROGRAMME VOYAGE MUSICAL DANS L'EUROPE BAROQUE

 

Hildegard von Bingen(1098-1179), moniale bénédictine allemande du XIIème siècle, n'est pas uniquement connue pour ses écrits mystiques. C'est une femme aux multiples talents. Abbesse, écrivaine, peintre, botaniste, femme politique, c'est aussi l'une des plus anciennes compositrices dont on ait conservé l’œuvre : plus de 70 chants liturgiques composés pour ses sœurs bénédictines. Écouter des extraits

 

Alfonso el Sabio (1221-1284) : Alphonse X, dit Alphonse le Sage (ou le Savant), roi de Castille et de Leon (royaume médiéval de la péninsule ibérique) et antiroi de Germanie était également une personnalité très érudite. Il fit travailler à Tolède savants, traducteurs, poètes et musiciens, notamment à l'élaboration d'un des plus importants recueils de chansons de la littérature médiévale en Occident : les Cantigas de Santa Maria (427) regroupés dans 4 manuscrits illustrés d'enluminures représentant des musiciens. Ces chansons dont les textes sont écrits en galaïco-portugais, langue du Moyen Âge commune au galicien et au portugais sont pour la plupart des hymnes religieux en hommage à la Vierge Marie (ex. "Santa Maria strela do dia"). Le roi lui-même serait l'auteur de certaines chansons, mais on pense qu'il n'en était que le mécène.

 

El Cancionero de Palacio (1474-1516) - ou chansonnier de Barbieridont est extrait la chanson d'un compositeur anonyme "Pase el agoa ma Julieta" est un manuscrit musical de la Renaissance espagnole conservé au Palais Royal de Madrid. Il regroupe 450 pièces écrites par plus de 50 compositeurs espagnols sur une période d'une quarantaine d'années pendant le règne en Espagne des "Rois Catholiques" Ferdinand II d'Aragon et Isabelle 1ère de Castille, qui fut une période de grande créativité dans le domaine des arts. La musique accompagnait presque tous les aspects de la vie privée et publique de ces souverains et leur cour attirait un grand nombre d'instrumentistes, chanteurs et compositeurs. Ces chansons (villancicos et romances) sont des œuvres  polyphoniques à deux, trois et quatre voix, écrites sur des thèmes très variés (amoureux, festif, pastoral, religieux ...) qui se jouent a cappella ou avec accompagnement instrumental.

 

Andrea Gabrieli (1533-1585), organiste et compositeur vénitien, notamment en fonction à la basilique Saint-Marc de Venise, place musicale parmi les plus prestigieuses en Italie, était l'oncle du plus connu Giovanni Gabrieli (ce dernier fut d'ailleurs son élève). Il composa comme lui de nombreuses œuvres religieuses à la manière polychorale vénitienne (double choeur en style concertant) pour la basilique Saint-Marc, profitant d'excellents instrumentistes et des possibilités acoustiques de la basilique. Mais il explora aussi une grande variété d'autres styles et formes, notamment  madrigaux et pièces instrumentales. Il composa 7 livres de madrigaux."Canto canto festa festa" est une chanson profane du recueil "Madrigali e Ricercari a Quattro Voci"composée en 1589 à Venise. On retrouve chez Andrea Gabrieli l'influence de Roland de Lassus, le maître de l'école franco-flamande de la fin du 16ème siècle qu'il rencontra à la cour de Bavière, lors d'un voyage en Allemagne en 1562 qui le conduisit jusqu'en Bohême et en Autriche.

 

Tomás Luis de Victoria (env 1548/1550-1611),  compositeur, maître de chapelle et organiste est le plus célèbre polyphoniste de la Renaissance espagnole. Il a partagé sa vie entre l'Espagne et l'Italie à Rome où il poursuivit ses études, plus particulièrement de musicologie auprès de Palestrina dont il était un grand admirateur. Il y exerça diverses fonctions, notamment au service de l'impératrice Marie, fille de Charles Quint et ne retourna définitivement à Madrid que vers 1596 où il finit sa vie loin des postes officiels. Il s'est consacré uniquement à la composition de pièces pour la liturgie catholique (messes, motets, hymnes ....), œuvres d'un style très contrapuntique, empreintes d'une grande profondeur religieuse et d'une forte émotion dramatique. C'est la publication à Rome en 1585 de son chef d’œuvre l' "Officium Hebdomadae Sanctae", recueil de musiques polyphoniques à exécuter pour les offices de la semaine sainte qui l'a rendu célèbre. Il y inséra le motet "Vere langores" à chanter pour le vendredi saint qu'il avait publié dans son premier livre de motets en 1572.

 

Orazio Vecchi (1550-1605), en Italie du Nord (il est né et mort à Modène où il exerça comme maître de chapelle et "maestro di corte" à la cour de Cesare d'Este) fut un compositeur très prolifique dans les domaines à la fois sacré et profane. Mais c'est dans sa musique profane qu'il s'est distingué : canzonettes, madrigaux, pièces récréatives où, comme il le dit lui-même, il "alterne le piacevole (aimable) et le grave (sérieux) sans crainte pour la dignité de l'art et le sérieux de la profession". Le livre qu'il publie en 1590 "Selva di vari ricreatione" composé de "sujets variés de 3 à 10 voix" dans un esprit humoristique est caractéristique de ces divertissements. L'aria à 4 voix "So ben mi c'ha bon tempo" qui en fait partie traduit à merveille l'atmosphère du carnaval de Venise, tout en paillettes et faux semblants.

 

Giovanni Giacomo Gastoldi  (1555-1609), compositeur et maître de chapelle a fait toute sa carrière à Mantoue (Italie du Nord) à l'église Santa Barbara au service des ducs de Gonzague, grande famille de la renaissance italienne dont la cour était très attractive pour les artistes. Santa Barbara était l'église de la cour et Gastoldi, en charge des services liturgiques composa de nombreuses œuvres religieuses (messes, motets, psaumes, vêpres...), mais ce sont surtout ses compositions profanes (madrigaux, balletti ...) qui l'ont rendu célèbre, notamment le livre des "Balletti a cinque voci" (1591) qui fit l'objet de trente rééditions. Conçus pour voix et instruments et être dansés, ces balletti furent également diffusés à l'étranger et leur écriture a influencé les compositeurs contemporains comme Thomas Morley en Angleterre et en Italie Monteverdi qui était également à Mantoue depuis 1590 (maître de la musique ducale).

 

Hermann Schein  (1586-1630), en Allemagne centrale, n'était pas allé étudier à Venise comme son ami Heinrich Schütz, mais il maîtrisait parfaitement les nouveautés de la musique italienne de son époque. Maître de chapelle à Weimar puis Kantor à l'église Saint-Thomas de Leipzig (un siècle avant Jean-Sébastien Bach), il eut de nombreux élèves et déclarait lui-même composer "pour servir la méditation et la dévotion chrétienne lors de la célébration de services religieux, mais aussi pour apporter un peu de divertissement lors de réunions entre honnêtes gens". Ses œuvres religieuses et profanes sont une synthèse entre la tradition luthérienne et l'esthétique musicale italienne. Les motets de son chef-d’œuvre "Israelis Brünnlein" (les Fontaines d'Israël) sont écrits sur des textes religieux issus de la Bible, mais traités musicalement comme des madrigaux profanes italiens. Il a laissé un seul recueil de pièces instrumentales le "Banchetto musicale", suites de danses qui préfigurent ce que deviendra la suite instrumentale à la période baroque. 

 

Dietrich Buxtehude (1637-1707), d'origine danoise était un organiste virtuose et un compositeur réputé dans toute l'Allemagne (surnommé en son temps le "Maître de Lübeck"). On sait peu de choses sur ses années de formation au Danemark. En 1668, après deux postes d'organiste à Helsinborg et Elseneur, il prend les fonctions d'organiste et administrateur à la Marienkirche de Lübeck (Allemagne du Nord) et y resta jusqu'à la fin de sa vie. Il bénéficiait d'une aura exceptionnelle, autant pour ses compositions pour orgue que pour ses œuvres vocales religieuses et profanes (commandées par la riche bourgeoisie de Lübeck pour ses fêtes). Sont parvenues jusqu'à nous notamment 112 cantates dans lesquelles, comme dans "Der Herr ist mit mir" et "Jesu meines Lebens Leben", il aime à employer l'ostinato, motif obstinément répété autour duquel il structure l’œuvre. C'est grâce à ses amis et admirateurs (Gustav Düben, Jean-Sébastien Bach...) qui en ont conservé des copies que l’œuvre de Buxtehude nous est parvenue.

 

Johann-Christoph Bach (1642-1703), organiste et claveciniste à la cour du duc d'Eisenach en Thüringe (Allemagne centrale), ville natale de Jean-Sébastien Bach, est considéré comme le compositeur le plus talentueux de sa famille avant Jean-Sébastien Bach qui l'appréciait beaucoup et joua nombre de ses œuvres à Leipzig. On retrouve dans sa musique la tradition luthérienne et l'influence baroque italienne. Sa connaissance du style italien lui venait sans doute de son maître, le cantor d'Arnstadt qui était lui-même élève d'Heinrich Schütz. Outre des œuvres pour clavecin et orgue, il composa pour les différents offices de la liturgie protestante arias, cantates et motets. Parmi les onze motets qui nous sont parvenus, le motet "Der Herr, vom Weiben geboren", construit en deux parties Motetta et Aria sur un extrait du livre de Job et un choral, est caractéristique de son inventivité et de son style expressif.

  

Domenico Scarlatti (1685-1757), compositeur napolitain prolifique et claveciniste virtuose est surtout célèbre pour son imposante œuvre pour clavecin composée à la cour d'Espagne où il termina sa vie. Mais pendant les trente premières années de sa carrière en Italie, dans le cadre de ses fonctions successives à Venise, Naples et Rome (où il fut notamment maître de chapelle du Vatican) il composa pour l'essentiel musiques religieuses et opéras. Parmi les pièces vocales religieuses qui nous sont parvenues figure la "Missa quatuor vocum", messe à 4 voix appelée aussi "Messe de Madrid", car elle fut retranscrite en 1754 pour la chapelle royale d'Espagne. Sa composition daterait des années romaines de Scarlatti (1709-1719). Elle est écrite en effet dans le style ancien à la manière des maîtres de la Renaissance  selon les principes recommandés par l’Église romaine et comme on lui avait enseigné. Mais c'est aussi une œuvre vivante, à l'écriture variée et expressive dans l'esprit baroque.

 

2/ PROGRAMME AUTOUR DE BLAISE PASCAL

 

Guillaume Bouzignac (env.1587-1643) est originaire du Languedoc. De la carrière de ce compositeur itinérant, on ne connait que quelques emplois mineurs à Grenoble, Tours et Angoulême. En 1643, il est "Maître des enfants de chœur et expert en l'art musical" à Clermont-Ferrand. On suppose qu'il est décédé dans cette ville en 1643, ou un peu après.

La musique de Bouzignac est accessible dans seulement 2 manuscrits, l'un conservé à Tours, l'autre à la Bibliothèque Nationale. A travers son œuvre, on  peut observer la pénétration en France de l'influence italienne. Il écrit en effet dans un style proche du madrigal de Marenzio ou de Vecchi, et cherche à traduire en musique tous les mots du texte. Bouzignac a certainement contribué à l'avènement de l'oratorio, et se présente comme un précurseur de Marc-Antoine Charpentier.

André Campra (1660-1744) est né à Aix-en-Provence. Fils d'un chirurgien originaire de Turin, il fut successivement maître de musique aux cathédrales de Toulon, Arles,Toulouse, et enfin à Notre-Dame de Paris. Dans les genres du motet et de la tragédie lyrique, tels qu'ils avaient été illustrés, respectivement, par Delalande et Lully, le génie méridional de Campra introduisit un écho du nouveau style italien. Ses compositions comprennent des psaumes, des motets, trois livres de "cantates françoises", une messe, un requiem et de nombreux opéras ou tragédies lyriques. Il est mort à Versailles.

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)  est né à Paris, mais il fit ses études de musique à Rome. Elève de Carissimi, il resta marqué par le style italien et est considéré comme un des plus grands maîtres de la musique du 17ème siècle en France. Au service de la famille de Guise pendant 18 ans, il occupe ensuite divers postes prestigieux, notamment dans des établissements jésuites parisiens. Il excelle aussi bien dans des œuvres profanes, musiques de scènes, opéras, cantates, sonates, symphonies ... que dans  des œuvres de musique sacrée, motets (à grand ou petit effectif), oratorios, messes, psaumes .

Louis Couperin (env. 1626-1661) est né dans la Brie. Oncle de François Couperin (dit "le Grand"), il est surtout connu comme organiste. Excellent organiste amateur, il fut sans doute initié à la musique par son père. C'est grâce à l'illustre Chambonnières qu'il fut présenté à la Cour, et qu'il obtint le poste d'organiste de St Gervais, qui allait être occupé par la famille Couperin pendant plus d'un siècle et demi. Louis Couperin fut aussi "ordinaire de la musique du Roi". Il mourut jeune d'un mal inconnu.Dans sa musique extraordinairement "moderne", on découvre un sens dramatique presque romantique (utilisation de chromatismes, de modulations hardies et de l'accord de septième diminuée). Chaconnes et passacailles pour clavier constituent le meilleur de son œuvre, mais il a également composé des symphonies pour instruments et cinq fantaisies pour 2 violes.

Henry Du Mont (1610-1684), organiste et compositeur est originaire de la Principauté de Liège en Belgique. Après quelques années d'itinérance, il s'installe à Paris où il rencontre d'autres virtuoses de la viole de gambe, du théorbe, du clavier et du chant. Il atteint vite la célébrité à la cour de Louis XIV et suscite l'admiration de Lully. Il publie les Cantica sacra, recueil de motets et pièces instrumentales pour les violes en 1652. Claveciniste du Duc d'Anjou, il obtient la charge d'organiste de la Reine, puis sous-maître et compositeur de la musique de la Chapelle Royale.

Michel Lambert (1610-1696), chanteur et compositeur est né dans la Vienne et mort à Paris. Grâce à sa jolie voix d'enfant, il entre au service du Duc d'Orléans puis enseigne à la fille du prince, "la Grande Mademoiselle". Il devient le meilleur maître d'un art de chant spécifiquement français, et le chanteur préféré des salons de la société précieuse. En 1661, à la mort de Jean de Cambefort, il est nommé maître de musique de la Chambre du Roy. Les compositions de Michel Lambert (plus de 200) appartiennent à un nouveau type, l'air sérieux, qui, proche encore de l'air de cour mais accompagné de la basse continue, annoncent Lully. En 1689, il fit graver un livre d'Airs à une, deux, trois et quatre parties, avec la basse continue. Les pièces de ce recueil sont souvent précédées de ritournelles instrumentales qui témoignent d'une belle inspiration et d'une grande maîtrise technique.

Jean Titelouze  (1563-1633),  est né à Saint-Omer, en Normandie. Compositeur et organiste talentueux, il est considéré comme le père fondateur de l'école d'orgue française. Organiste et chanoine à la Cathédrale de Rouen, il passa l'essentiel de sa carrière dans cette ville, mais poète, théoricien et expert en facture d'orgues, il est connu bien au-delà de Rouen. Il échange des lettres avec le célèbre théoricien Marin Mersenne et se rend à Paris où il rencontre poètes et musiciens. "Il y a de fortes chances que, au temps de leur séjour à Rouen, les Pascal aient bien connu le remarquable organiste Jehan Titelouze l'un des correspondants les plus assidus de Mersenne", mentionne Jean Mesnard. Jean Titelouze compose pour les voix et pour orgue, notamment un livre d'Hymnes de l'église pour toucher sur l'orgue, avec les fugues et leurs recherches sur leur plain-chant publié en 1623. Le recueil comprend 12 œuvres sur les thèmes les plus utilisés dans la liturgie catholique. Les organistes de l'époque en effet improvisaient le plus souvent sur les motifs de plain-chant. Titelouze y emploie des motifs fugués dits de recherche (ou ricercare).

Guillaume-Gabriel Nivers (1632-1714), élève de Chambonnières et de Du Mont, fut un organiste renommé et apprécié sous Louis XIV. Organiste titulaire de l'église St Sulpice à Paris de 1654 à 1714, il occupa également plusieurs charges officielles : organiste de la chapelle royale en 1678, maître de musique de la Reine en 1682 et maître de musique à St Cyr en 1686. Très pieux et lié d'amitié avec de nombreux ecclésiastiques, il est connu pour ses pièces d'orgue et ses petits motets qui révèlent sa maîtrise du langage musical de l'époque. Théoricien de la musique religieuse, il a également laissé de nombreux travaux sur le plain-chant.


 

3/ PROGRAMME MUSIQUES SACRÉES

   "DU GRÉGORIEN AUX POLYPHONIES BAROQUES"

 

Hildegard von Bingen(1098-1179), moniale bénédictine allemande du XIIème siècle, n'est pas uniquement connue pour ses écrits mystiques. C'est une femme aux multiples talents. Abbesse, écrivaine, peintre, botaniste, femme politique, c'est aussi l'une des plus anciennes compositrices dont on ait conservé l’œuvre : plus de 70 chants liturgiques composés pour ses sœurs bénédictines. Écouter des extraits

Lope de Baena (1476-1506) est un musicien de la Renaissance espagnole, compositeur de vihuela à la cour de Ferdinand et Isabelle d'Aragon."Todo quanto yo servi" est une pièce du manuscrit "Cancionero de Palacio de Madrid" regroupant plus de 500 oeuvres musicales de styles divers composées entre le dernier tiers du XVème siècle et le début du XVIème siècle.

Orlando Gibbons (1583-1625), organiste et compositeur anglais fit ses études musicales au King's College de Cambridge. Il exerça comme organiste à l'abbaye de Westminster à Londres et auprès du futur Charles 1er d'Angleterre. Il est réputé pour ses compositions instrumentales : clavecin, orgue, virginal, violes de gambe, ainsi que pour ses œuvres vocales de la liturgie anglicane. Il excelle dans l'art du contrepoint.

Salomone Rossi (1570-1630). A la transition de la Renaissance et du Baroque en Italie, Salomone Rossi, violoniste à la cour du Duc de Mantoue, "condisciple et collaborateur de Monteverdi a particulièrement brillé dans l'art de la variation instrumentale. Juif, il composa quelques-unes des plus anciennes pièces de la liturgie synagogale écrites en style polyphonique" (Philippe Beaussant)

Giacomo Carissimi (1605-1674) et Antonio Caldara (1670-1736), éminents compositeurs de la période baroque en Italie ont tous deux été très appréciés de leur temps et joué un grand rôle dans l'évolution de la musique. Si le premier est resté à Rome toute sa vie au service du "Collefio Germanico e Hugarico", institution jésuite qui accueillait des étudiants de langue allemande, et de la reine Christine de Suède, le second, tout d'abord élève de Legrenzi à Venise, a beaucoup voyagé au service de princes illustres à travers l'Espagne, l'Italie puis l'Autriche où il s'établit définitivement en 1716.

Paolo Lorenzani (1640-1713) compte aussi parmi les compositeurs les plus illustres de sa génération à Rome qu'il quitte ensuite pour la Sicile puis pour Paris où il reste pendant 17ans. Louis XIV reconnaît son talent et le nomme Maître de Musique de la reine Marie-Thérèse.

Henry Du Mont (1610-1684), organiste et compositeur est originaire de la Principauté de Liège en Belgique. Après quelques années d'itinérance, il s'installe à Paris où il rencontre d'autres virtuoses de la viole de gambe, du théorbe, du clavier et du chant. Il atteint vite la célébrité à la cour de Louis XIV et suscite l'admiration de Lully. Il publie les Cantica sacra, recueil de motets et pièces instrumentales pour les violes en 1652. Claveciniste du Duc d'Anjou, il obtient la charge d'organiste de la Reine, puis sous-maître et compositeur de la musique de la Chapelle Royale.  

Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)  est né à Paris, mais il fit ses études de musique à Rome. Elève de Carissimi, il resta marqué par le style italien et est considéré comme un des plus grands maîtres de la musique du 17ème siècle en France. Au service de la famille de Guise pendant 18 ans, il occupe ensuite divers postes prestigieux, notamment dans des établissements jésuites parisiens. Il excelle aussi bien dans des œuvres profanes, musiques de scènes, opéras, cantates, sonates, symphonies ... que dans  des œuvres de musique sacrée, motets (à grand ou petit effectif), oratorios, messes, psaumes ...